AVERTISSEMENT AUX PERSONNES ENVISAGEANT UNE OPERATION DE REATTRIBUTION DE SEXE DE TYPE MTF (Homme - vers - Femme):
Avez-vous envisagé la possibilité que vous pouvez "réussir" votre transition,
mais que vous l'avez entreprise pour les mauvaises raisons?
Si c'est le cas, vous comprenez le problème!
Dans ce cas, c'est exactement ce que vous devez éviter!
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Dans la grande majorité des cas, les transitions des personnes transsexuelles sont réussies sur le long terme, comme un grand nombre de témoignages de femmes transsexuelles ayant réussi leur transition peuvent en témoigner. Il y a cependant des situations où une transition complète (avec opération de réattribution de sexe, ndt) peut complètement échouer, en particulier si la personne a des attentes qui sont totalement en dehors de la réalité. Dans ce genre de situation, la personne se rend compte, souvent beaucoup trop tard, que le fait d'entreprendre une intervention de réattribution de sexe est une ENORME erreur dans sa situation.
Dans les pages du site de Lynn qui donnent des informations de base sur les questions de transsexualité, nous avons décrit certains des risques sociaux qu'encourent les personnes transgenres et/ou transsexuelles quand elles entreprennent une transition. Dans la page d'information sur l'opération de réattribution de sexe, nous avons décrit certains des risques associés à l'opération elle-même. Dans cette page-ci, nous allons nous centrer sur les risques impliqués par une opération de réattribution de sexe dans les cas où la motivation pour entreprendre une transition et/ou cette opération se révèlent problématique.
Certains exemples de "mauvaises raisons" et de mauvaises conditions pour entreprendre une opération de réattribution de sexe sont (i) le désir de devenir un centre d'attention et d'avoir une "vie sexy", (ii) de penser que cette dernière va "automatiquement nous transformer en femme" aux yeux des autres, (iii) décider de devenir une femme sur un caprice (par exemple au milieu d'une importante crise), (iv) le faire pour obtenir une stimulation autoérotique, (v) le faire alors que l'on souffre de graves troubles mentaux non liés à ses questions d'identité (dépression, troubles bipolaires, etc. ), etc.
Les regrets et les problèmes d'intégration semblent se produire tout particulièrement dans les cas de personnes d'un certain âge qui pratique intensivement le cross-dressing et de fétichistes pour qui la motivation à la base d'une transition est enracinée principalement dans des habitudes et des motivations sexuelles masculines. Ces personnes vont progressivement perdre leur libido en réaction à leur nouveau corps féminin et au fur et à mesure du passage du temps, à la suite de l'ablation de leurs testicules durant l'opération. Cette perte d'envie sexuelle, combinée avec l'accumulation de difficultés pratiques, sociales, et émotionnelles, à la suite de l'opération peut avoir pour conséquences de graves difficultés d'intégration pour les personnes qui ont "commis une erreur". (Cet effet est fondamentalement différent de celui qui se produit pour de nombreuses femmes transsexuelles qui éprouvent, tout au contraire, une libido féminine nettement accrue et une impressionnante amélioration de leur vie et de leur satisfaction sexuelle).
Il est donc essentiel que vous soyez EXTREMEMENT PRUDENT-E sir vous n'êtes pas sûr-e des motivations qui vous poussent à entreprendre une opération de réattribution de sexe.
Quelques cas de "regrets":
Voici quelques histoires de personnes qui ont ressenti des regrets et qui en ont ouvertement parlé. Nous pouvons apprendre beaucoup de tels cas, qui peuvent aider à clarifier la nature et la validité de cet important avertissement:
Renée Richards
Pour commencer, considérez le cas de Renée Richards, qui a fait sa transition et a eu son opération en 1975, à l'âge de 40 ans, et qui a été largement "outée" l'année suivante comme "la joueuse de tennis transsexuelle". L'histoire de Renée a été largement diffusée par les médias et, dans un premier temps, son histoire a fait beaucoup de bien pour une génération de jeunes femmes transsexuelles en leur permettant de savoir que "c'était possible de changer de sexe", tout comme l'avait fait le cas de Christine Jorgensen au milieu des années 50. En 1983 elle publia une autobiographie au sujet de sa transition, intitulée "Second Serve". Cette dernière a stimulé une seconde fois sa notoriété ainsi elle a aussi fait parler de transsexualité de manière générale, en particulier en ce qui concerne la participation des femmes transsexuelles dans les compétitions sportives.
Malheureusement, cette large publicité autour du changement de sexe de Renée
Richards, publicité faite largement autour de sa personne, lui a associé l'image
d'une transsexuelle plutôt que celle d'une femme. L'imaginaire entourant son
cas a largement diffusé le préjugé selon lequel les femmes qui sont passées par
l'opération ne sont pas vraiment des femmes, mais sont "ce que Renée Richards
est".
Une partie de la difficulté de Mme Richards qui est liée à son acceptation biaisée par la société et, peut-être (mais inconsciemment), avec son auto acceptation, réside dans la structure inhabituelle de son visage. Elle a un corps très féminin et très charmant et elle a pu se considérer comme très belle. Elle a recherché l'attention des médias à chaque instant et ses photos ont été largement diffusées. Malheureusement, il semble qu'elle n'a jamais remarqué qu'elle a une arcade sourcilière et une maxillaire très proéminente et très masculine. Dans les années 70 et 80, peu de femmes transsexuelles avaient conscience que de tels traits étaient fortement interprétés comme des traits masculins, ce qui engendrait un malaise chez les autres, sans qu'ils puissent déterminer les causes de cette réaction (la conscience de ce problème s'est développée beaucoup plus tard, dans les années 90, quand les personnes ont vu les effets spectaculaires de travaux de Douglas Ousterhout en matière d'opération de féminisation du visage, à l'aide de photos "avant/après").
Pour quelque raison que ce soit, y compris la notoriété de son nom dans le monde du sport, combinée avec la large dissémination de photos d'elle, le public a toujours identifié Mme Richards comme "une transsexuelle" plutôt que comme une femme. Ceci est tout à fait différent de ce que d'autres femmes comme Christine Jorgensen et April Ashley ont vécu. Bien qu'elles aient du faire face à des problèmes de discrimination, elles ont toujours été perçues et considérées comme des femmes par le public, même à l'époque.
A la fin, il semble que ce soit devenu un problème majeur pour Mme Richards. Ou, peut-être que, au fur et à mesure que l'attention des médias s'est estompée, au fur et à mesure que les réalités sociales, relationnelles, émotionnelles et physiques se sont imposées, ses espoirs pour une vie qui soit en permanence excitante et sexy se sont effondrés. Quelles qu'en soient les raisons, sa transition n'a pas répondu à ses propres attentes. Mme Richards reconnaît maintenant qu'elle n'aurait PAS du entreprendre une opération de réattribution de sexe.
"Cela n'est pas quelque chose à faire pour une personne de 40 ans qui a vécu comme un homme -- Si vous avez 18 ou 20 ans et si vous n'avez jamais eu le genre d'avantage que j'ai eu et si vous êtes orientés dans cette direction de manière absolument claire, alors allez-y et corrigez ce que la nature a mal fait. Mais, si vous avez 45 ans, que vous êtes un pilote de ligne, que vous avez une ex femme et trois enfants adolescents, vous avez largement intérêt à prendre des médicaments comme la Thorazine, le Zoloft ou le Prozac ou à vous faire enfermer ou à faire quoi que ce soit d'autre qui vous empêche de faire quelque chose comme cela'' - Renée Richards, Associated Press, February 1999.
"J'aurais souhaité qu'il y ait une alternative, mais il n'y en avait pas en 1975. S'il y avait eu un médicament que j'aurais pu prendre qui aurait réduit la tension intérieure, cela aurait été mieux pour moi de rester telle que j'étais -- une personne complètement intacte. Je sais maintenant avec certitude que je suis une femme de seconde classe. Je reçois une grande quantité de demandes de personnes qui se considèrent comme transsexuelles, mais je ne veux surtout pas que qui que ce soit me considère comme un exemple à suivre. Aujourd'hui, il y a de meilleures solutions, y compris les traitements médicamenteux, pour faire face au besoin irrépressible de pratiquer le cross-dressing et pour faire face à la dépression associée à la confusion quant à sa propre identité. En ce qui concerne le fait de mener une vie pleine de femme, je ne suis pas aussi satisfaite que ce que j'avais rêvé. Je reçois beaucoup de lettre de personnes qui envisagent cette opération ... et je réponds toujours en tentant de les décourager." - Renée Richards, "The Liason Legacy", Tennis Magazine, March 1999.
"Elle considère que la décision de 2004 du Comité International Olympique, qui permet aux personnes transsexuelles de participer aux compétitions comme "une décision particulièrement stupide" .... "il vaut bien mieux rester un homme intact qui fonctionne à 100 pour cent dans tous les domaines que d'être une femme transsexuelle qui est une femme imparfaite.”" - Renée Richards, citée dans "The Lady Regrets", New York Times, February 1, 2007 |
Il est aussi possible qu'il y ait eu des problèmes beaucoup plus profonds dans le cas de Mme Richards, comme son autobiographie nous l'apprend. Elle a pratiqué le cross-dressing très longtemps et de manière très intense et elle a été très ambivalente en ce qui concerne sa transition. A un moment dans sa jeunesse, elle avait commencé un traitement hormonal. Puis, comme les doutes ont commencé à s'imposer à nouveau, elle a interrompu sa transition et elle a même fait supprimer sa poitrine par voie chirurgicale!
Par ailleurs, Mme Richards avait aussi rencontré à Paris certaines jeunes femmes qui avaient été opérées et toutes avaient tenté de la dissuader de réaliser sa transition. Ces femmes lui ont indiqué qu'elles étaient très heureuses de pouvoir enfin vivre leur vie de femme. Mais elles lui ont aussi dit qu'il y avait "d'autres personnes qui n'avaient pas cette chance". Elles lui ont raconté l'histoire d'une personne "qui n'était pas prête, qui n'avait pas vraiment une nature de femme et qui, après l'opération est devenue folle".
Dans son livre, Mme Richards dit que "alors, j'ai compris qu'elles disaient cela pour mon propre bien", i.e. que ces femmes essayaient de la dissuader de faire sa transition. Elle a cependant décidé d'aller de l'avant et elle a fini par avoir de lourds regrets.
Malheureusement, maintenant, elle généralise son propre cas et sa triste expérience et elle affirme qu'AUCUNE personne de 40 ans ou plus ne devrait faire sa transition. Les lectrices et lecteurs doivent avoir conscience que Mme Richards est totalement coupée de la grande communauté de femmes qui ont réussi leur transition. Elle ne comprend pas que nombre de personnes qui font leur transition plus tard le vivent très bien. C'est très triste de la voir généraliser sont propre cas d'une manière qui efface toutes les personnes qui font une transition tardive et qui ignore complètement leurs succès.
Néanmoins, son cas est un bon avertissement : certaines personnes qui envisagent une transition tardive devraient considérer son exemple avec soin.
Nous pouvons nous interroger encore plus en nous demandant ce qui a mal tourné dans le cas de Mme Richards et tenter de mieux voir comment des erreurs peuvent être commises en examinant l'autre cas, plus récent, d'une personne pratiquant intensivement le cross-dressing et qui a entrepris une transition transsexuelle. Examinez attentivement le témoignage de Dani Bunten Berry, une célèbre créatrice de jeux vidéo qui entreprit une transition en 1992, à l'âge de 43 ans.
Dani Bunten Berry
Le texte ci-dessous écrit par Dani provient d'un site qui parle de sa carrière ainsi que de sa transition. Dani était une femme merveilleuse qui a assumé toute la responsabilité de ses actes et qui n'a pas blâmé les autres (même si elle s'est interrogée) pour ce qui lui est arrivé. Son témoignage contient ses propres conseils, honnêtes et qui viennent du fond de son coeur pour toute personne qui envisagerait d'entreprendre une opération de réattribution de sexe pour les mauvaises raisons, comme elle l'a fait.
Dani était informaticienne, elle était une pionnière du développement de jeux multi-joueurs. Elle était très connue et très respectée, en tant que grande innovatrice dans son domaine. Les jeux multi-joueurs sont devenus quelque chose de très important pour l'essentiel de la technologie des outils collaboratifs et son travail a, de ce fait, eu un grand impact sur l'industrie informatique en général. Pour plus d'informations au sujet des travaux de Dani, consultez l'article du magazine Salon du 18 mars 2003.
Même si la transition de Dani est allée trop loin pour elle dans son cas, elle a courageusement fait face et a fini par trouver une certaine paix. Malheureusement, elle est morte d'un cancer du poumon en 1998, à l'âge de 49 ans et elle ne peut plus nous parler directement. Nous avons une immense dette envers elle pour nous avoir laissé ce témoignage si franc et si personnel. En étant ouverte et honnête au sujet de ses problèmes après l'opération, elle peut parler à d'autres personnes et transmettre ses mots d'avertissement aux générations futures.
"Special Note to Those Thinking About a Sex Change,
by Danielle Berry
Ne le faites pas! C'est mon conseil. C'est la plus terrible, la plus coûteuse, la plus douloureuse, la plus perturbante chose que vous pourrez jamais faire. Ne le faites pas à moins qu'il n'y ait pas d'autre alternative. Vous pouvez trouver que votre vie est dure, mais, à moins qu'il n'y ait pas d'autre alternative qu'un changement de sexe ou un suicide, elle va certainement devenir encore pire. Et les conséquences ne cesseront pas de vous tomber dessus. Vous perdez le contrôle de l'essentiel des aspects de votre vie, vous devenez une citoyenne de seconde classe et tout cela pour vous habiller en femme et vous sentir plus jolie que maintenant. "Ne le faites pas" est tout ce que je me dois de vous dire. J'aurais aimé que quelqu'un me donne ce conseil là. J'ai eu mon changement de sexe, je passe bien, ma carrière se passe bien mais vous ne pouvez pas imaginer le nombre de fois où j'aurais imaginé pouvoir revenir en arrière si cela avait été possible. Alors même que j'ai suivi les règles et que j'ai été aussi honnête que possible avec le corps médical à toutes les étapes de ma transition, personne ne m'a arrêtée et ne m'a dit "Est-ce que vous êtes prête à jurer devant Dieu que vous êtes intimement convaincue que c'est le SEUL chemin possible pour vous?" au contraire, tout le monde soutenait chaleureusement ma décision. J'ai eu de la chance que le web n'existait pas encore à cette époque – il y a bien trop de cheerleaders qui ont besoin de se rassurer quant à leur propre décision et qui mettent en scène leur propre "succès" et qui rassurent les autres. Je peux utiliser le langage des personnes transgenres et indiquer que j'étais une femme piégée dans un corps d'homme et que j'ai pris conscience de ce sentiment quand j'avais quatre ans. Mais c'est rarement si simple, si vous considérez les choses honnêtement et sans a priori. Il n'y a pas de doute qu'une crise importante, un divorce et un risque de cancer ont participé, au moins au timing de ma décision de changer de sexe. Etre complètement honnête à ce moment de ma vie (3 ans après l'opération) n'est cependant pas si facile que ça et je ne suis pas sûre que je le ferais à nouveau. Je me demande maintenant si l'essentiel de ce que je prenais pour une inadaptation à mon genre n'était pas d'abord une obsession sexuelle névrotique. J'ai pratiqué le cross-dressing durant toute ma vie sexuelle et j'ai toujours eu le fantasme de devenir une femme comme la source d'excitation ultime. Ironiquement, quand j'ai commencé mon traitement hormonal, ma libido a disparu. Cependant, j'ai confondu ce soulagement de mon obsession sexuelle avec une confirmation de ma transition. Puis, comme ironie finale, après l'opération, mes organes génitaux ne me donnaient plus d'orgasme (comme pour 80% de mes sœurs transgenres). Inutile de dire que ma vie de femme n'est pas l'excitation sexuelle ultime que je recherchais. Et qu'est-ce que cela m'a coûté? Plus de $30'000 et la perte de la relation avec la plupart des membres de ma famille et de mes amis. Et les coûts ne s'arrêtent pas là. Chaque nouvelle relation que je fais et que je ferais doit intégrer mon changement de sexe. De plus, je ne suis pas seule à souffrir. Je hais l'impact que cela va avoir sur mes enfants et sur leur avenir. Bon, je donne un portrait terrible de tout cela, mais cela n'est pas le cas. Il y a des avantages, mais les choses importantes comme le fait d'être en paix avec moi-même et d'avoir une relation amoureuse satisfaisante n'ont pas joué un rôle essentiel dans mon changement. Etre vraiment moi-même pourrait avoir inclus le fait d'avoir un pénis et d'avoir affirmé beaucoup plus ma féminité sous une forme ou une autre. Je ne le savais pas avant qu'il soit trop tard et maintenant je dois faire au mieux avec la vie dans laquelle je suis tombée. Je regrette juste de ne pas avoir essayé plus d'options avant d'avoir sauté dans le précipice. Je regrette de ne pas pouvoir accéder facilement à mes enfants (contrairement à nombre d'autres TS je n'ai cependant pas perdu toute relation avec eux), je regrette ma famille et mes vieux amis (je sais qu'ils ne "devraient" pas m'avoir abandonnée, mais nombre de personnes ne sont pas si ouvertes qu'elles "devraient" être … et ils me manquent toujours) et, pour finir, je hais de me retrouver déconnectée de mon passé (il n'y a aucune manière de connecter deux vies qui n'ont pas de lien entre elles). Il y a de nombreuses manières d'exprimer son identité de genre et sa sexualité et je n'ai essayé que les plus extrêmes. Je ne saurais jamais si je pouvais trouver un compromis qui m'aurait mieux correspondu que l'aspect "taille unique" d'un changement de sexe. Alors, s'il vous plaît, faites cette vérification avant de faire de même. - Danielle Berry - |
Ce que nous apprenons du témoignage sincère de Dani est que tant elle que la personne qui la suivait ont ignoré ou n'avaient pas conscience d'avertissements importants. Elle a perdu sa libido masculine quand elle a commencé à prendre des oestrogènes, sans que se réveille une libido plus féminine. Cela pouvait servir d'avertissement quant au risque qu'elle perde toute capacité à éprouver un orgasme après l'opération. Son commentaire selon lequel les personnes transgenres et/ou les cross-dressers entreprennent une transition "afin de pouvoir s'habiller en femme et de pouvoir se sentir plus jolie que maintenant" et que "je pratiquais le cross-dressing durant toute ma vie sexuelle et que je fantasmais de pouvoir devenir une femme comme l'ultime forme d'excitation" révèlent que ses propres motivations relevaient plus de celles d'un homme pratiquant le cross-dressing et recherchant une excitation sexuelle (plutôt que celle d'une femme ayant absolument besoin de trouver son intégrité physique, ndt). Sa perte de sa capacité à ressentir un orgasme après l'opération se révèle une conséquence particulièrement cruelle de sa quête de la forme d'excitation ultime.
Dani s'est retrouvée avec toutes les difficultés traditionnellement associées à une transition, mais elle n'a obtenu aucun des profonds bénéfices qu'obtiennent les femmes après l'opération. Ceci est une situation qui devient de plus en plus courante dans la vague de transitions tardives actuelles. Son estimation selon laquelle 80% des cross-dressers perdent leur capacité à avoir un orgasme SI ces personnes entreprennent une opération peut être vraie pour ces dernières – mais l'inverse est aussi vrai pour toutes les personnes qui sont clairement transsexuelles (des suivis indiquent qu'une large majorité des femmes qui font une transition précoce ont des orgasmes par la suite).
Il aurait (probablement, ndt) été bien plus intéressant pour elle si la personne qui la suivait lui avait d'abord recommandé d'entreprendre une opération de féminisation du visage pour commencer par corriger les traits trop masculins de ce dernier, puis d'entreprendre discrètement une transition sociale. Elle aurait pu prendre un traitement hormonal, une épilation électrique de son visage, elle aurait pu changer son genre social, son nom et corriger son identité (ce qui est possible dans certains états américains, ndt). Elle aurait pu vivre en tant que femme – mais SANS entreprendre d'opération de réattribution de sexe. Elle aurait probablement mené une vie bien plus heureuse. Plus jolie elle aurait aussi pu recevoir une meilleure acceptation de sa transition de la part de son entourage. Elle aurait aussi pu continuer à profiter de pratiques liées à la masturbation. Il est tragique que cette option ne lui a pas été présentée en 1992.
Sandra MacDougall
Les cas de Renee Richards et de Dani ne sont pas des cas totalement isolés. Il y a eu un certain nombre de transitions qui se sont révélées des échecs dans les années récentes. Un nombre toujours croissant de personnes qui pratiquent intensivement le cross-dressing et les "autogynéphiles" autoproclamés effectuent une transition tardive et obtiennent des lettres de recommandation pour l'opération de la part de thérapeutes négligents et entreprennent de ce fait une opération de réattribution de sexe. Ces personnes ne sont pas préparées à vivre la vie d'une femme et elles ne sont pas conscientes des autres options à leur disposition.
Considérez, par exemple, l'article du 28.04.02 de Scotsman.com au sujet de Sandra (Ian) MacDougall (49 ans) intitulé "Torment of sex change soldier trapped in a woman’s body" (plus)
Sandra (Ian) MacDougall
"Celle
qui a été membre des Scots Guards indique qu'elle a été victime de
maltraitances verbales et physiques depuis son opération de
réattribution de sexe, il y a presque quatre ans et souhaiterait
pouvoir revenir en arrière.
|
Vu le contenu de l'article, il semble clair que Sandra est une personne pratiquant intensément le cross-dressing (elle a "plus de 80 robes, des valises de maquillage et toute une armoire plein de chaussures"). Il est aussi clair que (i) elle n'était pas préparée ni pratiquement ni émotionnellement aux aspects sociaux d'une transition (ii) elle n'avait aucune idée de la manière dont les personnes allaient réagir face à elle après, au vu de son manque de préparation et (iii) elle pensait apparemment que le fait d'entreprendre une opération de réattribution de sexe allait magiquement réussir à faire ce qu'elle n'avait pas fait elle-même par ses propres moyens, i.e. changer son comportement social et sa manière d'être en société en celle d'une femme.
En conséquence, sa vie est devenue un enfer depuis son opération de réattribution de sexe. Elle n'est pas crédible socialement et tout le monde dans son entourage se moque d'elle. Elle n'a et n'aura jamais plus de relation sexuelle. Elle souhaiterait désespérément pouvoir revenir en arrière. Mais il n'y a pas de moyen pour renverser les conséquences d'une telle opération.
Dans cette situation, la meilleure option qui lui reste est d'abandonner sa transition sur le plan social et hormonal (revenir à un rôle masculin et à un traitement à la testostérone), mais elle ne semble pas non plus avoir conscience de cette possibilité. De tels échecs dramatiques devraient servir de signe d'avertissement pour les personnes qui sont des fétichistes qui pratiquent intensivement le cross-dressing (et pour ceux qui se définissent eux-mêmes comme "autogynéphiles", i.e. comme des personnes qui auraient une paraphilie sexuelle, selon leurs thérapeutes) et qui envisagent une opération de réattribution de sexe.
Samantha Kane
Ensuite, nous avons ceux qui "changent de sexe" sur un caprice et qui en ont les moyens financier. Par la suite, ces personnes ont des regrets et elles poursuivent en justice ceux et celles "qui leur ont fait cela" - tout en refusant toute responsabilité pour leurs propres actions.
Par exemple, considérez le cas de "Samantha Kane", et pensez au mal que cette personne impulsive s'est faite à elle-même et au mal qu'il fait maintenant à toutes les femmes transsexuelles par ses actes irresponsables - à la fois en entreprenant une transition puis en s'attaquant à toutes les personnes qui ont essayé de l'aider.
(Sam Hashimi => Samantha Kane => Charles Kane)
"Sam, tel qu'il fut" |
"Samantha, telle qu'il/elle paraissait?" |
"Charles, tel qu'il est aujourd'hui!!!" |
"Samantha Kane fut, de toute évidence, une femme qui avait extrêmement bien réussi. Elle dirigeait sa propre entreprise de décoration d'intérieur, elle était indépendante, moderne et extrêmement belle. Elle avait une Mercedes de luxe, des maisons dans l'ouest de Londres et en Espagne et des comptes dans les boutiques les plus renommées de Knightsbridge. Son nom la faisait ressembler à un personnage de Dynasty - et son apparence féline lui aurait certainement permis de jouer un tel rôle. Elle fréquentait les membres de la cour princière de Dubai, faisait partie de la jet set à Monte Carlo et à Cannes et elle partageait son lit avec nombre d'hommes fabuleusement riches. Mais quelque chose à l'intérieur de Samantha détestait être une femme. Elle trouvait la conversation superficielle et le sexe sans intérêt. Elle avait horreur du shopping, détestait les commérages et ne supportait pas devoir sans cesse prendre soin de son visage et de son apparence. En résumé, Samantha regrettait désespérément de ne pas faire partie du club des hommes. Il se trouve que Samantha avait été Sam, un millionnaire avec un empire foncier, un mari avec deux enfants. Né en Irak sous le nom de Sam Hashimi, il faisait le courtier pour des transactions de millions de dollars pour des hommes d'affaire du moyen orient et il apparut brièvement dans les journaux quand il lança une offre publique d'achat (sans succès) sur le Sheffield United FC. A la suite de la première guerre du golfe, l'empire de Sam s'effondra et son mariage se brisa. A 37 ans, apparemment dans une grande crise, il décida de devenir une femme. Il eut une opération de réattribution de sexe en décembre 1997 et dépensa près de ! £60,000 en opérations diverses, y compris £10,000 pour l'opération de réattribution de sexe et £3,000 pour des implants mammaires. Quatre ans après son opération, Sam comprit qu'il avait fait une erreur terrible et il entreprit un douloureux processus chirurgical destiné à redevenir un homme! Il fit à nouveau la une, affirmant que son changement de sexe était "un acte contre nature". Il a dénoncé son thérapeute, le psychiatre Russell Reid ... au conseil général de l'ordre des médecins en l'accusant d'avoir eu une "attitude cavalière" en lui fournissant les documents de recommandation pour une opération de réattribution de sexe. Il s'est enregistré officiellement comme Charles, il y a un mois, désirant mettre autant de distance que possible entre Sam et Samantha. Il fait piètre figure en tant qu'homme. Charles est habillé dans un costume rayé et il a une cravate rose - un amalgame d'homme et de femme. Ses mains sont douces et ses ongles sont manucurés avec soin. Il marche et s'assied comme une femme, mais il utilise les toilettes des hommes. Il n'a pas de pilosité sur le visage et peu de musculature. Il indique qu'il lui a fallu quatre ans de traitement hormonal et d'opérations pour féminiser complètement son corps. Cela va prendre tout autant de temps pour revenir à la masculinité. Mais Charles ne sera plus jamais ce que Sam était. Ses organes génitaux seront reconstruits par chirurgie plastique. Son corps ne produira plus de lui-même de testostérone et il n'aura plus jamais de barbe. Charles ne peut pas citer de raison convaincante pour être devenue une femme. Il dit qu'il souffrait de dépression nerveuse quand un changement de genre fut recommandé et qu'il aurait du être traité par une thérapie plutôt que par la chirurgie. "J'étais un homme traditionnel. J'étais fort et dur en affaires et le pourvoyeur de ma famille. Ma femme Trudi n'a pas travaillé un seul jour de sa vie. Je portais sur mes épaules toute la responsabilité financière pour elle et pour les enfants" dit-il. « C'était banal pour elle que d'aller faire des achats et de dépenser quelques milliers de livres pour une robe. Je me suis toujours demandé ce que cela faisait que d'être une femme, de n'avoir aucune des responsabilités que j'avais, d'avoir toutes les portes ouvertes pour moi et d'avoir tous les privilèges que les femmes semblent avoir ». Jusqu'à sa dépression, il était complètement hétérosexuel; un homme d'affaires conventionnel, dans un costume gris, avec des cheveux courts et noirs et une moustache. Né à Bagdad dans une famille de la classe moyenne, il émigra en Angleterre à l'âge de 17 ans, où il obtint un HND en ingénierie (Higher National Diploma, correspondant à deux ans d'études universitaires, de moindre degré de qualification qu'un bachelor et plutôt centré sur la pratique, NDT) et où il épousa Trudi, une ex reine de beauté, à l'âge de 23 ans. Il construisit un empire foncier, et il servait de courtier à des arabes fortunés et il avait son propre club à Mayfair. A un moment donné, dit-il, il avait 2 millions de livres de liquidités à la banque. '"J'étais comme n'importe quel autre homme" dit-il. "je travaillais dur et je faisais ce que j'aimais. J'appréciais de passer du temps avec d'autres hommes à parler de football, de la bourse et, bien sûr, de femmes. Je pense que ma libido était au dessus de la moyenne. J'ai eu une ou deux relations extraconjugales durant mon mariage..." |
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C'est évident qu'il s'agit d'une
personne très complexe qui n'est pas du tout au clair en ce qui
concerne ce qu'elle veut. Mais vous deevz avoir conscience que
certaines personnes sont capables de faire un changement aussi
radical que celui-ci sur la base d'un caprice. |
Pour plus de détails sur ce cas, veuillez consulter:
http://www.transgenderzone.com/features/changemeback.htm
http://www.bbc.co.uk/health/tv_and_radio/onelife_prog3.shtml
Pour une discussion plus complète sur des cas de "regrets" et aussi des groupes de fanatiques religieux et des idéologues anti-gays qui utilisent parfois ces histoires - en s'efforçant de contrôler ces personnes avec soin afin de les forcer à abandonner leur transition, puis à attaquer toutes les personnes qui les ont aidées, vous pouvez consulter la page de Christine Beatty intitulée Transsexualism, Regrets and "Reparative Therapy":
http://www.glamazon.net/transsexual-regrets.html
Vous pouvez aussi consulter l'article de Joanne Herman intitulé "Transsexual Regret", publié le 13 mars 2007 par The Advocate:
http://www.advocate.com/exclusive_detail_ektid42890.asp
Résumé:
Il est essentiel que vous soyez vraiment très honnête avec vous-même au sujet des raisons pour lesquelles vous entreprenez une transition, et sur les raisons pour lesquelles vous espérez qu'une transition "TS" (i.e. incluant une opération de réattribution de sexe) réponde à vos espoirs, à vos aspirations et à vos attentes à long terme. Personne d'autre que vous ne peut connaître vos propres sentiments, en particulier ceux qui vous motivent à entreprendre une telle démarche. Personne d'autre que vous ne peut prédire votre degré de réussite dans cette entreprise. Il est de ce fait TRES important pour vous d'être très clairement réaliste et vraie avec vous-même au sujet de vos motivations, de vos possibilités et de vos attentes avant d'entreprendre une transition transsexuelle complète. Il est donc vraiment essentiel que vous soyez prudente et que vous preniez vraiment le temps de réfléchir à cet avertissement.
Ecoutez votre coeur et votre corps, ne laissez pas les pressions environnementales vous pousser à faire quelque chose que vous pourriez regretter. Si vous appréciez vraiment votre sexualité masculine avant l'opération (en particulier les pulsions masculines liées à la pénétration), alors il y a de fortes chances pour que vous ayez de grandes difficultés à développer une sexualité féminine après l'opération et à en ressentir du plaisir. A la place, il est fort possible que vous regrettiez amèrement d'avoir perdu votre sexualité masculine, et cela peut être si douloureux que vous risquez de perdre toute excitation et toute vie sexuelle. Si vous pensez que c'est un risque, vous feriez bien d'envisager sérieusement une transition sociale (transgenre) sans entreprendre d'opération de réattribution de sexe.
Par ailleurs, ceux qui risquent de devoir faire face à une transition sociale extrêmement difficile doivent comprendre qu'une opération de réattribution de sexe ne va pas miraculeusement, à elle seule, les transformer en une femme aux yeux des autres. Après tout, les seules personnes qui vont jamais voir vos organes sexuels sont ceux avec qui vous avez des relations intimes (ainsi que vos médecins, etc.). De ce fait, cette opération, à elle seule, ne pourra pas changer la réaction générale de ceux qui vous entourent. Si vous vous trouvez dans une situation dans laquelle vous pouvez craindre de grandes difficultés lors d'une transition sociale, il peut être très avisé de commencer par envisager une intervention de féminisation de votre visage en priorité sur une intervention de réattribution de sexe. Une intervention de féminisation du visage bien faite à des effets vraiment très profonds sur la manière dont les autres vont percevoir votre transition.
Effectuer une transition soudaine puis se lancer dans une intervention de réattribution de sexe sur un caprice est une terriblement mauvaise idée, quelle que soit votre fortune, votre influence ou le pouvoir que vous avez pour arriver à vos fins. Il serait très sage de commencer par de la relation d'aide, de vous informer sur les alternatives et d'y aller doucement. Ecoutez les recommandations de Dani Berry et réfléchissez au cas de Samantha Kane qui a été décrits précédemment.
Cependant, si vous sentez un besoin très profond de vous retrouver dans un corps de femme, en plus de vivre une vie de femme, et en particulier si vous ressentez un besoin très profond d'exprimer pleinement votre sensualité féminine dans l'intimité et dans l'acte sexuel, alors, une transition transsexuelle combinée avec une opération de réattribution de sexe peut être la bonne décision pour vous.
Lynn Conway
["SRS Warning" Version of 4-09-05; update of 3-16-07]
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